Les interactions entre le CBD et les Cancers

Selon l’IARC (Institut de Recherche pour le Cancer), 1 homme sur 5 et 1 femme sur 6 dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie.

En France, on compte en moyenne 385 000 nouveaux cas chaque année.

Le cancer est une multiplication anarchique de certaines cellules de l’organisme. Celles-ci prolifèrent localement, puis sur les tissus avoisinants, puis à distance où elles forment des métastases.

Les cas de survie des malades du cancer augmentent régulièrement depuis au moins 10 ans grâce à la recherche, mais cette maladie est loin d’être enrayée. C’est pourquoi des études sont depuis peu réalisées pour savoir si le CBD pourrait avoir une chance d’améliorer la qualité de vie des patients.

Le cbd, qu’est-ce que c’est ?

Le CBD ou cannabidiol est un des composés actifs du chanvre ; A l’inverse du THC (tétrahydrocannabinol),la consommation de CBD n’a pas d’effet stupéfiant ni addictif et est parfaitement légale à partir de 18 ans si elle est conforme aux normes recommandées par la Mildeca (Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), de 0.2% de THC maximum dans le produit au CBD.

Les effets sur la récupération des malades du cancer

 En l’état actuel des études en laboratoire sur le sujet, il n’y a aucune preuve tangible que les cannabinoïdes pourraient bloquer le développement des cellules cancéreuses et stopper la maladie.

En revanche, certains dérivés du cannabis et du chanvre, dont le CBD, pourraient soulager certains symptômes handicapants tels que la douleur, les nausées en conséquence de chimio ou radiothérapie, la perte d’appétit et l’anxiété, et ainsi améliorer le bien-être des malades atteints de cancer.

Par ailleurs, le cannabidiol pourrait favoriser la réponse immunitaire au cancer en agissant sur les cellules malignes. Comment ? Par une interaction entre certains récepteurs et l’apoptose. Selon techno-science.net, « l’apoptose ou mort cellulaire programmée est le processus par lequel des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal ». Ce processus est bloqué chez les cellules cancéreuses; le cycle de vie d’une cellule peut se mesurer par son taux de céramide.

Une étude récente suggère que le cannabinoïde pourrait favoriser l’autodestruction des cellules cancéreuses et pousser la formation de céramide. Pour information, la chimiothérapie ne fait pas de distinction entre cellules saines et cellules malignes. Des effets anti-inflammatoires peuvent être constatés également et donc améliorer indirectement le mécanisme de réparation des cellules.

Au-delà de la question de leur efficacité, les traitements anticancéreux ont des effets secondaires handicapants ; le CBD par ses effets antinéoplasiques (anti-tumeur) accompagnerait positivement ces traitements. Il est donc à envisager en complément d’un traitement classique, mais non pas en substitution.

Il pourrait également être expérimenté pour le traitement de certains symptômes rebelles en oncologie liés aux traitements anticancéreux (Arrêté du 16 octobre 2020 fixant les spécifications des médicaments à base de cannabis). Les prochaines études nous permettront de confirmer ou non ces possibilités.

Des résultats qui restent à nuancer

Le nombre d’études sur le cannabidiol est encore insuffisant. La substance, bien que légale, reste controversée et peu de moyens sont mis en œuvre afin d’étudier toutes les propriétés qu’elle pourrait avoir sur l’organisme. A ce stade, l’expérimentation sur les effets positifs du cannabidiol a été menée essentiellement sur des sujets animaux.

Il est donc difficile à ce stade d’en tirer des conclusions catégoriques quant au corps humain.

On commence à connaître de mieux en mieux son mécanisme d’action : moduler l’activité de neurotransmetteurs en les augmentant ou en les diminuant. Par exemple, il stimule les récepteurs de la sérotonine, l’hormone de l’anxiété et de l’humeur.

D’autres expérimentations au sujet du CBD sont menées pour soigner d’autres maladies graves telles que la maladie d’Alzheimer, la schizophrénie, Parkinson

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le cannabidiol ne pourrait pas entraîner d’addiction, ni être nocif pour la santé, consommé aux doses recommandées. Pour les malades, tout espoir reste donc permis.

Précisons tout de même que la prise de produits au CBD peut influer sur la métabolisation des substances présentes dans les médicaments, ce qui peut inhiber leur efficacité. Il est donc important de veiller aux interactions possibles entre médicaments et cannabidiol, en demandant conseil à votre médecin en amont de toute prise.

Sources

Techno-science.net, « Apoptose – Définition et Explications », https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Apoptose.html

Kis B, Ifrim FC, Buda V, Avram S, Pavel IZ, Antal D, Paunescu V, Dehelean CA, Ardelean F, Diaconeasa Z, Soica C, Danciu C. Cannabidiol-from Plant to Human Body: A Promising Bioactive Molecule with Multi-Target Effects in Cancer. Int J Mol Sci. 2019 Nov 25;20(23):5905. doi: 10.3390/ijms20235905. PMID: 31775230; PMCID: PMC6928757.

Seltzer ES, Watters AK, MacKenzie D Jr, Granat LM, Zhang D. Cannabidiol (CBD) as a Promising Anti-Cancer Drug. Cancers (Basel). 2020 Oct 30;12(11):3203. doi: 10.3390/cancers12113203. PMID: 33143283; PMCID: PMC7693730.